LA JEUNESSE FRANCOPHONE MOBILISÉE POUR LE CLIMAT.
Le pavillon de la Francophonie à la Cop29 a abrité un évènement particulier le 14 novembre 2024. Vingt-quatre jeunes de 24 pays francophones ont pris la parole pour proposer des actions pour le climat. Une initiative du « Réseau Climat Jeunesse », soutenue par la Fédération l’Air et Moi, dirigée par son fondateur Victor Hugo Espinosa, et coordonnée par Marcia Roudier, qui aspire à encourager les échanges sur les actions entreprises par les jeunes de chaque pays. L'objectif est de partager les savoir-faire et supports respectifs pour contribuer à une société plus équitable et relever les grands défis environnementaux de demain.
Le Réseau Climat Jeunesse né il ya juste un an lors de la COP28 de Dubai, rassemble à ce jour presque 1400 jeunes de 24 pays francophones fortement engagés pour la cause climatique. Leur objectif est de devenir la voix de demain pour le climat. Pour ce faire, les jeunes du Réseau s'encouragent à travers des échanges d'expériences et d'initiatives pour protéger leur savoir-faire et contribuer à bâtir une société plus équitable et mieux préparée aux défis environnementaux à venir. C'est un mouvement soutenu par la Fondation "L'air et moi", sous la direction de son fondateur Victor Hugo ESPINOSA.
Dr Rachel McCORMICK, Directrice des Affaires internationales de Ressources naturelles -Canada a été panelistes lors de cette mobilisation de la jeunesse. D'après elle,《 les jeunes représentent 20% de la population mondiale. Il est donc important qu'ils puissent se faire entendre et contribuer à faire fonctionner la planète aujourd'hui et pour les générations futures. Il est crucial d'écouter les jeunes et travailler main dans la main avec eux pour aborder les questions de climat, d'énergie et de ressources naturelles 》. Et puisque les gouvernements doivent accompagner aussi les jeunes, Ressources Naturelles Canada a mis en place en 2022 un Conseil de la Jeunesse qui rassemble les jeunes leaders qui protègent leurs droits sur les enjeux pressants en matière de climat. C'est la raison pour laquelle Dr Rachel McCORMICK a tenu à être présente lors de cette mobilisation de la jeunesse, afin d'écouter les idées novatrices du Réseau Climat Jeunesse pour une société plus juste et équitable.
Une mobilisation de la jeunesse pour le climat qui est une véritable fierté pour le Président de la Fondation "L'air et moi", Victor Hugo ESPINOSA qui est reconnaissant envers la Francophonie qui, à la faveur d'une de ses activités lors de la COP28 de Dubai, l'a mis en contact avec la jeunesse francophone. Le résultat a été la création d’un Réseau au sein duquel s'activent gratuitement plus de 1400 jeunes aujourd'hui.
Dans les différents pays, des capteurs sont entrain d'être installés pour contrôler le climat et la qualité de l'air, ce qui contribue à donner de l'emploi aux jeunes dans tous les secteurs de l'environnement. Victor Hugo ESPINOSA est surtout content de tous ces jeunes dont les témoignages sont très forts sur leurs activités de terrain. Il entend désormais travailler en collaboration avec Ressources Naturelles Canada pour continuer ce travail d'encadrement de la jeunesse francophone et à terme mettre en place un Réseau Jeunesse anglophone, arabophone et hispanophone.
Alors que les Nations du monde et particulièrement les pays en développement se battent pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris, il est à noter que les jeunes sont l'une des franges de la population les plus touchées par les impacts des changements climatiques. Malheureusement dans la plupart des pays francophones ils ne sont pas assez ou même pas impliqués dans la prise de décision et les négociations.
Marcia ROUDIER, la Coordinatrice internationale du réseau Climat Jeunesse n'a pas manqué de montrer sa satisfaction pour l'organisation de cet événement qui va contribuer à faire connaître le Réseau et le bel engagement des jeunes et leurs réalisations à travers les pays. Pour elle, 《 tous ces jeunes donnent une motivation supplémentaire aux actions des responsables que nous sommes. On voit à quel point ils sont motivés et avec pas grand chose ils arrivent à faire beaucoup d'actions. Ce qu'on aimerait c'est leur apporter encore plus de visibilité, peut-être des financements un jour à terme pour faire connaître toutes ces actions qui sont parfois communes entre les pays et pas assez visibles 》.
Parmi les jeunes du Réseau présents en ligne à cet événement au Pavillon Francophonie, il yavait Cécile Goudou, journaliste à la Radio Nationale du Benin. Elle pense véritablement que 《le Réseau Climat Jeunesse à été une chance pour les jeunes présents dans divers secteurs d'activités autres que l'activisme climatique. Il ya des journalistes, sociologues, psychologues bref, une diversité representative de la jeunesse francophone des pays. La jeunesse c'est l'innovation, la créativité et surtout l'écoute venue des partenaires porteurs de projets innovants, pour ces centaines de jeunes qui ont décidé de bâtir des ponts entre leurs pays et les réalités de leurs communautés face aux changements climatiques, afin d'apporter des solutions et trouver des mains fortes pour les accompagner. Dans le Réseau, c'est une convergence d'idées et d'initiatives qui se multiplient et se propagent depuis les pays jusqu'à l'international》. Au Benin on est allé loin en organisant au mois de septembre 2024 à l'occasion de la Journée de l'Activisme Climat, un atelier au cours duquel des jeunes ont été initiés aux négociations climatiques lors des Conférences des Parties. Sans compter les multiples séances de sensibilisation et de formation des plus jeunes dans les communautés pour leur parler des changements climatiques car au final, c'est eux qui heriteront demain de la planète et des enjeux de sa préservation. Pour Cécile Goudou, tout ce que les jeunes attendent aujourd'hui ce sont les partenaires techniques et financiers pour hisser le Réseau Climat Jeunesse encore plus haut et toucher le maximum des jeunes francophones dans le monde.
L'autre jeune ayant pris la parole en ligne a été Mbouya, Coordinateur du Réseau Climat Jeunesse de la RDC qui deja lors de la COP28 de Dubai avait présenté le Projet "Muraille Verte en Bambou" pour le compte de l'université de Kinshasa. Son projet est une des réponses données par la RDC qui se veut pays de solutions aux changements climatiques. Au-delà de la richesse de la biodiversité de ce pays au cœur du vaste Bassin du Congo, il faut reconnaître malheureusement que les bouleversements climatiques impactent des secteurs de développement clés, comme celui de l'agriculture, menaçant les moyens de subsistance des communautés locales et autochtones. Le secteur de l'environnement est aussi fortement touché, avec des pluies diluviennes qui s'accompagnent d'inondations, de glissements de terrain et des éboulements. Les jeunes du Réseau plaident donc pour la prise en compte des pertes et dommages en RDC. Mbouya va lui aussi insister sur le soutien technique et financier des jeunes pour un accompagnement de leur créativité et de leur innovation. Il reconnaît que《de nombreux jeunes ont des projets innovants formidables dans le Réseau ici au pays, malheureusement il n'y a pas d'accompagnement. Mon projet Muraille Verte en Bambou par exemple, il est contre les érosions et les changements climatiques car le Bambou a cette capacité qu'il absorbe le dioxyde de carbone. Il ya des projets dans le reboisement, la gestion des déchets plastiques etc...Nous avons vraiment besoin du soutien des différents partenaires pour booster les capacités des jeunes 》.
Au sein du Réseau Climat Jeunesse, sur le plan technologique de grandes avancées sont aussi à noter, avec cette unité de fabrication d'appareils pour mesurer la qualité de l'air, basée à Marseille en France et en relation avec la Fédération l’Air et Moi. Des appareils qui peuvent être installés dans les écoles avec au préalable un travail de transfert de technologies quand à leur utilisation et maintenance.
D'autres jeunes en lignes comme ceux de la région des grands lacs, vont aussi évoquer des sujets comme les dangers de l'exploitation minière sur l'environnement avec la pollution des sols, de l'air et des cours d'eau. Des rapports sont constitués et ces jeunes du Réseau exigent réparation auprès des sociétés minières.
Les conflits homme-faune sont désormais récurrents dans de nombreux pays africains car, à la faveur de la conservation de la biodiversité, les populations de faune sauvage ont décuplé ces dernières années. Il s'agit là d'un sujet d'intérêt pour ces jeunes qui voient certains des leurs périr dans ces conflits, ou encore la misère qui s'en suit après les destructions des champs ou du bétail par les animaux sauvages.
Tous les pays aux abords du Lac Tanganyika sont aujourd'hui victimes d'inondations à cause des changements climatiques, faisant des milliers de migrants climatiques et causant d'énormes dégâts dans la plupart des secteurs de développement. Une cause qui tient à cœur les jeunes des pays francophones.
Les problèmes de sécheresse, de désertification, les conflits agro-pastoraux, la fourniture du bois de chauffe et de sécurité alimentaire, ont été abordés par les jeunes des pays sahéliens qui les vivent durement aux côtés de leurs aînés.
Pour enrichir les options d'engagement de la jeunesse, quelques partenaires et institutions étaient présents au Pavillon de la Francophonie, ainsi que ceux parmi les jeunes, qui ont pu faire le déplacement pour l'Azerbaïdjan. Une occasion pour Dr Issa BADO, chargé des Programmes à l'Institut de la Francophonie pour le Développement Durable, de parler des actions de renforcement des capacités des jeunes mises en place par la Francophonie et le plaidoyer fait auprès des États francophones pour intégrer les jeunes dans les délégations lors des Conférences des Parties.
Line Renée Batongue à Baku
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