AFFORESTATION ET REBOISEMENT : LA CLÉ DU CONGO CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
En marge de la Cop29, le Hilton Hôtel de Baku en Azerbaïdjan a été réquisitionné le 14 novembre 2024 par la République du Congo pour une table-ronde sur la mobilisation des financements pour la mise en œuvre de la décennie mondiale pour l'afforestation et le reboisement (DAMAR). Partenaires techniques et financiers ainsi que les secteurs public et privé se sont retrouvés autour de la Ministre de l'Économie forestière Rosalie MATONDO. Le but était de trouver rapidement une solution locale pour la tragédie mondiale vers laquelle se dirige la planète.
La terre chauffe de plus en plus et si on ne prend garde, la biodiversité va disparaître et l'homme avec. Le dernier rapport Planète Vivante du Fonds Mondial pour la Nature WWF parle d'un déclin qui avance à grands pas avec une diminution des populations d'animaux sauvages de 73%. Les populations d'espèces d'eau douce affichent le plus fort déclin, avec une baisse de 85 %, suivies des populations d’espèces terrestres pour une baisse de 69 % et marines de 56 %.
Le Groupe Intergouvernemental des Experts sur le Climat (GIEC)ne cesse d'avertir. Cette année 2024 a été la plus chaude avec le basculement de la température moyenne de la planète à plus de 1,5 degré. Les événements météorologiques extrêmes traduits par les sécheresses, ouragans, pluies et inondations, sont vécus dans plusieurs régions du globe. Cependant, contrairement aux engagements des dirigeants des pays lors des Conférences de Parties sur le climat, les financements tardent à venir en faveur des pays en voie de développement.
Pour compenser les pertes de forêts naturelles et atteindre de hautes ambitions de plantation d'arbres à hauteur de plusieurs millions par an, rien de mieux que la Décennie mondiale pour l'afforestation et le reboisement au Congo. Elle va permettre de restaurer les terres épuisées, reboiser les écosystèmes dégradés et lutter contre les érosions des sols.
Pour Rosalie MATONDO, ministre de l'économie forestière de la République du Congo, il est clair que 《nous sommes aujourd’hui à un tournant crucial de notre histoire où les choix que nous faisons ne détermineront pas seulement l'avenir de notre génération, mais aussi de toutes les générations futures. La Décennie mondiale pour l'afforestation et le reboisement n'est pas seulement une vision de la République du Congo, elle est notre plan d'action planétaire 》. Cette décennie mondiale représente donc la seule solution basée sur la nature. Pour cela il faut non seulement la détermination et l'engagement des leaders du Congo et du monde, mais aussi et surtout des ressources financières.
La table-ronde de Baku en Azerbaïdjan a donc été un appel lancé par Rosalie MATONDO à chaque pays, chaque institution, chaque entreprise et à chaque citoyen pour que chacun fasse sa part en ce qui concerne l'afforestation et le reboisement. Elle précise d'ailleurs que 《 planter les arbres ce n'est pas seulement remplir une obligation, mais c'est offrir à notre planète de l'oxygène, séquestrer le gaz carbonique nocif à notre globe, c'est accorder des appuis, des emplois, de l'ombre et des récoltes aux peuples du monde en croissance démographique. C'est garantir la sécurité alimentaire, la santé, la résilience des communautés surtout dans les régions du monde où la pauvreté est encore une réalité et où les forêts constituent le garde-manger et une source d'énergie. Les arbres sont les gardiens silencieux de nos sols.》
Des propositions concrètes ont donc été faites aux différents partenaires présents, parmi lesquels la Banque Africaine de Développement (BAD), la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC), l'Union Africaine ou encore le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC). Des propositions basées sur deux faits marquants.
Primo, la réalisation ou la concrétisation du rêve d'un monde vert du Président congolais Dénis Sassou Nguesso, à travers une initiative lancée à Sharm El Sheikh en Égypte lors de la COP28 et endossée par l’Union Africaine et les chefs d'États et de gouvernements réunis en conférence à Addis-Abeba en février 2023. Une décision a ainsi été prise lors de cette conférence des chefs d'États et de gouvernements, d'organiser la première conférence internationale sur l'afforestation et le reboisement en juillet 2024 à Brazzaville. Conférence qui a permis la signature d'une Déclaration de Brazzaville pour une Décennie Africaine et Mondiale de l'Afforestation et du Reboisement, suivie de la Déclaration d'une position commune africaine, à présenter une résolution à la 79eme session de l'assemblée générale des Nations Unies, actuellement en amendement par les représentants de chaque État aux Nations Unies.
Secundo, la ministre Rosalie MATONDO a décidé d'être la voix de chaque citoyen du monde qui a adhéré à l'initiative congolaise d'afforestation et de reboisement. Une initiative que le chef de l'Etat Dénis Sassou Nguesso voudrait transformer en un pacte mondial, en faire une marque politique, économique et humanitaire.
Seulement, il ya un besoin de financement à grande échelle et c'est maintenant qu'il faut agir car la nature n'attendra pas. 《 Je lance ici un appel aux pays, aux entreprises, aux institutions financières pour une contribution non seulement en ressources financières, mais aussi en innovations, en connaissance et en actions concrètes. Nous avons l'opportunité de générer des millions d'emplois, de renforcer la résilience des communautés vulnérables et de créer des paysages vivants. Relevons ce défi pour montrer au monde que la solidarité et la responsabilité écologiques ne sont pas des vains mots, mais une force politique》. Des propos encourageants de la Ministre de l'Économie forestière aux différents partenaires présents à la table-ronde pour une action immédiate.
La Républiquedu Congo est donc venue à cette COP de Baku destinée au financement de l'action climatique, pour dire aux pays de la planète qu'il est temps de financer l'action et la solution que constituent l'afforestation et le reboisement. Que la Décennie mondiale d'afforestarion et de reboisement devienne le projet phare de l'engagement commun des États du monde entier, pour un avenir durable.
Line Renée ANABA à Baku
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