ENFANTS SUR LE GRILL DES FORTES CHALEURS : L'UNICEF DONNE L'ALERTE ROUGE.


     D'après une nouvelle analyse de l'UNICEF, les enfants dans les pays sahélien en l'Afrique sont confrontés à des températures élevées avec des journées deux fois extrêmement plus chaudes par an qu’il y a à peine 60 ans. La situation est encore plus critique en Afrique de l’Ouest et du Centre où 123 millions d'enfants subissent le stress thermique avec des conséquences sur leur santé et leur bien-être. 

      Mariam se rappelle encore de la dizaine de jours passés avec son fils de six ans dans un centre de santé intégré à Mora, en pleine canicule au mois de mars 2024. 《Il faisait tellement chaud ce jour-là, le thermomètre affichait presque 43 degré. Hassan jouait dehors avec les enfants du quartier, il s'est mis à saigner du nez et à vomir》. Après des soins appropriés pour baisser sa température élevée, on lui a expliqué par la suite que son fils avait été victime d'une insolation.    

          Malheureusement, le petit Hassan fait partie d'un pourcentage de 39 % des enfants de la sous-région Afrique Centrale et de l'Ouest qui endurent des températures supérieures à 35 degrés Celsius pendant plus d’un tiers de l’année en moyenne, soit pendant au moins 95 jours. En dehors de l'Extrême-Nord Cameroun, on dénombre jusqu’à 212 jours par an de chaleur extrême au Mali, 202 au Niger, 198 au Sénégal et 195 au Soudan. D'autres continents du globe zn sont aussi victimes, car c'est une situation mondiale.

     Selon le service Copernicus sur le changement climatique (C3S), les températures mondiales ont atteint des niveaux exceptionnellement élevés en 2023, avec des records tels que le mois le plus chaud jamais enregistré et des moyennes journalières de température globale dépassant brièvement les niveaux préindustriels de plus de 2° Celcius. L'année 2024 est en passe de battre le record. 

    


      Malheureusement la frange de la population la plus impactée par ces températures élevées se trouve être les enfants , dont 123 millions dans les pays sahéliens. Dans huit pays, parmi lesquels le Mali, le Niger, le Sénégal, le Soudan et le Soudan du Sud, les enfants sont confrontés à des températures supérieures à 35 degrés Celsius et 95 degrés Fahrenheit plus de la moitié de l’année, selon une analyse faite ce mois d'août 2024 par l'UNICEF. La Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell observe en effet que « Les jours d’été les plus chauds sont devenus la norme, les épisodes de chaleur extrême se généralisent et menacent la santé, le bien-être et les activités quotidiennes des enfants. »

      Cette analyse de l'UNICEF souligne surtout les conséquences des fortes chaleurs sur la santé. Elle montre que le stress thermique exercé sur le corps par l’exposition à la chaleur extrême fait peser des menaces sans égales sur la santé et le bien-être des enfants et des femmes enceintes, en particulier lorsqu’aucune solution pour se rafraîchir n’est disponible. Des liens ont été établis entre le stress thermique et certaines complications durant la grossesse, telles que des maladies chroniques gestationnelles ou des effets indésirables à l’accouchement, notamment la mortinaissance, l’insuffisance pondérale ou la prématurité. Des niveaux excessifs de stress thermique contribuent également à la malnutrition et aux maladies non transmissibles chez les enfants, en particulier celles liées à la chaleur. Les enfants sont aussi plus vulnérables aux maladies infectieuses qui se propagent sous de fortes températures, à l’instar du paludisme et de la dengue. Par ailleurs, des données probantes indiquent que le stress thermique affecte le développement neurologique, la santé mentale et le bien-être.


       Il est donc urgent pour les pays d'Afrique Centrale et de l'Ouest de prendre des mesures pour protéger la vie, la santé et le bien-être des enfants, ainsi que la résilience de leurs communautés, notamment en adaptant les services sociaux essentiels aux effets des changements climatiques, des catastrophes plus fréquentes et de la dégradation de l’environnement. Par exemple, tous les agents de santé pourraient être formés à la détection et au traitement du stress thermique, et les installations sanitaires et éducatives pourraient être conçues dans une optique de résilience face à la chaleur extrême. Tout cela pourra permettre aux parents comme Mariam d'éprouver moins d'inquiétude pour leurs enfants en saison de sécheresse et même en temps de canicule. 


                    Line Renée ANABA 









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