LANCEMENT DU PROJET PALM-TREEs EN AFRIQUE CENTRALE

 

       Face à la réalité des changements climatiques dont l'impact est immense sur le secteur agricole, il faut aujourd'hui véritablement aider les populations rurales et marginalisées à être résilientes et à faire face aux risques liés aux événements extrêmes.

        Mariama est cultivatrice de tomates dans la ville de Foumbot, l'un des greniers de production de produits maraîchers du Cameroun et de l'Afrique Centrale. Avec la grande vague de chaleur dont sont victimes la plupart des régions en cette période de sécheresse extrême du mois de février, elle a constaté que que son champ de tomates est envahi par des insectes qui s'attaquent aux fruits, ce qui va forcément avoir un coup sur la production et plus tard sur la sécurité alimentaire.

     

       Ce que vit Mariama est ce qui arrive à la plupart des agriculteurs africains aujourd'hui avec la réalité des perturbations climatiques. En Afrique Centrale, des cultures très consommées comme le manioc, les oignons ou la tomate ont vu leur production baisser ces dernières années. Il faut un accompagnement des pouvoirs publics qui parfois sont eux-mêmes sans solution durable face à ces réalités.

    Les efforts de lutte contre les catastrophes hydrométéorologiques et tous les phénomènes climatiques extrêmes ont conduit à l’élaboration de plusieurs stratégies par des pays individuels et des organisations sous-régionales. Cependant, l’absence de dimension de genre dans ces stratégies a conduit à leur récente révision. Cela a été par exemple le cas de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, qui a récemment révisé sa stratégie de lutte contre le changement climatique pour y inclure la dimension genre. L'une des priorités identifiées était l'élaboration de profils de risque sexospécifiques.

     


        Il vient donc d'être lancé le Projet PALM-TREEs, qui se définit comme 《Un Regard Panafricain et Transdisciplinaire sur les marginalisés : Faire face aux Risques liés aux Evénements Extremes 》. Ce Projet entend à sa manière contribuer à combler la lacune de la prise en compte de la dimension genre et ainsi atteindre une partie des objectifs du Cadre de Sendaï. Il vise à recadrer les extrêmes comme des événements physiques et socio-économiques et à comprendre les risques en termes de leurs impacts, qui sont reflétés dans les Objetctifs de Développement Durable numéros 5, 10, 11 et 13. Ce projet s'aligne également sur les priorités de l'Agenda 2063 de l'Union africaine sur le climat. la résilience et la préparation aux catastrophes, ainsi que la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation.

        PALM-TREEs adopte une approche innovante, qui consiste à faire en sorte que la recherche sur le climat soit guidée par les besoins et les expériences des parties prenantes et de la communauté. Ainsi, le Projet vise à comprendre les éléments physiques qui caractérisent les extrêmes climatiques et à prendre en compte les conséquences sociales en fonction de leur impact pour redéfinir les extrêmes comme des événements composés multidimensionnels et évaluer leur exacerbation entre les genres et d'autres inégalités socio-économiques croisées des personnes vivant " en marge". 

         

          En Afrique centrale en particulier, PALM-TREEs examinera les dynamiques sociétales associées aux contingences des sécheresses, des inondations et des vagues de chaleur tout au long de la chaîne de production agricole.

       Le projet sera mis en œuvre au Cameroun et en République démocratique du Congo. Dans chaque pays, une spéculation a été identifiée selon son importance socio-économique. Au Cameroun, les activités se concentreront sur la filière de production d'oignons dans la région du nord et de tomates dans les régions de l'ouest et du littoral. En République Démocratique du Congo, les travaux porteront sur la production et la commercialisation du manioc au Kongo-Central. 

            

                                       Line Renée ANABA 







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