FINANCE VERTE EN AFRIQUE CENTRALE

 




    Le Cameroun abrite du 22 au 25 janvier 2024 les Assises pour renforcer l'action climatique et développer une alliance pour les marchés carbone et la finance climat en Afrique Centrale. Une initiative de la Banque de Développement des États de l'Afrique Centrale,  en Collaboration avec l'Institut de la Francophonie pour le Développement Durable.


       C'est le Ministre en charge de l'environnement du Cameroun, HÉLÉ Pierre qui a ouvert les travaux de ces Assises importantes pour les pays d'Afrique Centrale qui constituent le Bassin du Congo,  l'un des poumons verts les plus importants du monde en terme d'absorption du carbone.  Le changement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère represente à l'heure actuelle un grand danger qui menace la survie de l'humanité tout entière.  De ce fait, la lutte contre les changements climatiques constitue aujourd'hui l'une des priorités majeures de la planète et particulièrement de l'Afrique Centrale.  Une sous-région qui multiplie les actions de lutte contre les changements climatiques qui sont autant d'ouvertures vers le marché du carbone. 
         Ainsi donc, les 01 et 02 mars 2023, la République gabonaise, en collaboration avec la France, a organisé le One Forest Summit à Libreville où les questions des marchés du carbone ont été au cœur des discussions. Ce sommet fait le constat que « le marché du carbone est marqué par la méfiance et la volatilité des prix. Le marché volontaire du carbone se situe actuellement entre 3 et 5 dollars la tonne de CO2, alors qu'un prix plus réaliste se situerait entre 30 et 50 dollars la tonne ». 
     La semaine africaine du climat qui s'est du 4 au 8 septembre 2023 et pendant laquelle s’est déroulée le Sommet Afrique pour l’action climatique.
     Du 26 au 28 octobre 2023 s'est tenu le 2e Sommet des trois bassins Amazonie-Bornéo Mékong Asie du sud Est-Congo à Brazzaville en République du Congo avec l’enjeu principal de mettre en place une gouvernance sud-sud qui va structurer les trois écosystèmes. Outre des sujets comme la pollution plastique ou le secteur de l’eau, ce sommet se penche sur la question des marchés du carbone.

      


         L'AFRIQUE S'OUVRE AU MARCHÉ CARBONE 
       
      Le continent africain n’échappe pas à la dynamique d’éclosion des marchés du carbone et a le potentiel de devenir un acteur majeur de ces marchés. Ainsi, certaines organisations estiment qu’à l’horizon 2050, le continent africain pourrait devenir un des plus gros exportateurs de crédits carbone, avec entre 1,5 et 2,5 gigatonnes d’équivalent CO2 évités, entre 120 et 200 milliards de dollars US de capitaux mobilisés et entre 110 et 190 millions de nouveaux emplois crées.
   En Afrique centrale en particulier, le développement des marchés du carbone pourrait, entre autres, soutenir la restauration des forêts, accélérer la transition énergétique et potentiellement assurer la protection des écosystèmes. Les initiatives visant à promouvoir le développement des marchés du carbone prolifèrent donc en Afrique. La Banque mondiale, les banques régionales de développement telles que la Banque ouest africaine de développement (BOAD) ou la BDEAC et la Convention Cadre des Nations Unies contre les Changements Climatiques (CCNUCC) acteurs historiques de ce secteur, sont rejoints par de nombreuses initiatives régionales et autres, créant de fait une certaine confusion et des compétitions entre différents projets.
    

       Cette prolifération d’initiatives de marchés du carbone, alors même que les négociations internationales sur les mécanismes d’opérationnalisation de l’article 6 de l’Accord de Paris n’ont pas encore abouti, n’est pas sans risques pour les pays vendeurs de leurs crédits carbone.  En effet, une vente incontrôlée de crédits carbone par de multiples acteurs au sein d’un pays, par exemple des collectivités locales, des ministères sectoriels ou même des entreprises privées, quelle que soit sa justification technique, aura un impact sur la capacité du pays à respecter ses engagements pour la mise en œuvre de sa propre CDN s’il ne met pas en place un cadre légal d’autorisation de ces ventes et de leur comptabilisation. Or les pays francophones qui disposent de tels mécanismes sont rares.
       En Afrique centrale en particulier, la situation reste très contrastée malgré un très fort potentiel de marchés carbone.
    L’objectif principal de ces Assises de Yaoundé est de faire l’état des lieux des marchés du carbone en Afrique Centrale et au Bassin du Congo en particulier en vue d’en dégager une démarche stratégique et régionale d’accompagnement des pays membres. Les assises ont abordé les différents types de marchés du carbone, en particulier les marchés volontaires et les initiatives promues par l’Article 6 de l’Accord de Paris .

                         Line Renée ANABA 

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