OIF ET FINANCE CLIMAT : UN CODE NUMÉRIQUE POUR LES ETATS
De nombreux écueils se trouvent sur le chemin de la finance climat pour les pays en développement francophones. Ils constituent des freins d'accès aux financements multiples qui existent pourtant. Pour que ces États ne soient pas complètement largués dans l'évolution de la lutte contre les changements climatiques, l'Organisation Internationale de la Francophonie s'est donné le devoir de les accompagner à travers la mise à disposition d'un Code numérique en français.
Au niveau mondial il ya un code numérique qui est entrain d'être mis en place depuis deux années. Code qui constitue un guide pour l'accès aux financements des pays victimes des impacts des changements climatiques, car tous les climato- sceptiques en sont convaincus aujourd'hui. Dans les villages et villes on vit ces changements climatiques sur le continent africain particulièrement. C'est une réalité qu'il faut confronter avec énergie, patience et des propositions de solutions. Les efforts doivent être davantage fournis par les pays dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), même pour nos pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qui sont les plus vulnérables malheureusement aux impacts des changements climatiques. Donc l'action et les efforts doivent redoubler pour pouvoir préserver la vie des citoyens.
Selon Louise Mushikiwabo, Secrétaire Générale de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) 《Une étude de l'imperial college publiée en novembre 2023 déclare qu'au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, il ne reste environ que 6 ans avant que la barre de 1,5 degré de réchauffement ne soit franchie. 》
Donc le temps presse et il faut faire face à cette urgence. le seuil de 1,5 degré adopté depuis l'Accord de Paris est au cœur des négociations de Dubai, où les parties doivent s'accorder sur un bilan mondial de cet Accord.
Depuis Paris il ya eu des progrès mais des progrès qui ne sont pas suffisants. Ce qu'il ya à faire cest de redoubler d'efforts. Les pays en développement francophones doivent rester sur la trajectoire et continuer dans la réduction des émissions, même s'ils ne sont en rien responsables de ces émissions, sinon l'augmentation de la température moyenne entre 2,5 et 2,9 degrés sera notre quotidien à tous. Pour cela il leur faut des financements.
Selon l'analyse des besoins de financements réalisée par la Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC), les pays en développement qui sont une grande partie les États membres de la Francophonie, auront besoin d'au moins 6000 milliards de dollars d'ici 2030 , c'est-à-dire dans 7 ans. Des financements qui vont couvrir moins que la moitié de leurs engagements nationaux.
Pour mettre ces défis en perspective, les estimations de l'organisation de Coopération de Développement Economique (CDE) et d'Oxfam parlent d'un flux réel des financements climatiques des pays développés vers ceux en de développement en 2020, qui se situaient entre 21 et 83,3 milliards de dollars.
Il faut donc aller à l'assaut des ressources financières énormes qui existent à l'international. Surtout que Louise Mushikiwabo rassure de ce que 《les ressources de financement en matière de climat et de biodiversité existent》. Malheureusement les pays francophones sont butés à de multiples difficultés sur leur route pour la recherche des financements. C'est le rôle de la Francophonie de les accompagner. 《Ayons la clarté sur le système de financement climat.》, a dit la Secrétaire Générale de l'OIF.
Le rôle le la Francophonie c'est d'être le guide des Etats. Si ce n'est pas le cas, on risque de se perdre conférence après conférence, rapport après rapport et finalement se retrouver sans avoir mis la main sur ces financements là. L'institution a été créée il ya 35 ans par les Etats pour renforcer les compétences et informer. La Francophonie met à la disposition des etats les outil nécessaires.
Ainsi, une Plate-forme vient d'être mise en place pour faciliter l'accès des pays francophones aux financements . Il s'agit d'un outil d'accompagnement à l'information sur ce dont on a droit en fonction de ce qu'on est une collectivité locale, un pays où une entreprise, en fonction du seuil financier du projet et de la thématique. L'OIF à travers L’IFDD va guider les pays vers les fonds ou les mécanismes de financement existants. L'objectif étant d'avoir aussi d'autres alternatives car très souvent le seuil du Fonds Vert Climat (FVC) par exemple est très élevé pour la plupart des projets. Mais il ya le fond d'Adaptation, des fonds privés , le fonds de la Banque Mondiale qui sont disponibles, mais il faut avoir accès à cette information.
A l'instar du guide pour les négociations, le Code numérique est une sorte de guide ou de méthode d'emploi pour que les États francophones aillent vers la finance climatique qui est disponible mais pas toujours accessible. Il ya plusieurs ressources qui n'existent pas nécessairement dans les fonds, plusieurs financement bilatéraux, des financements qui viennent de certains états industrialisés.
Il faut ensuite avoir une idée claire de la technicité qu'il faut pour accéder à ces financements ou fonds. Maîtriser les rouages des montages des projets et le chemin d'accès aux financements disponibles. Et là encore il existe une grande barrière, celle de la langue car tout se passe en anglais.
A ce sujet, Louise Mushikiwabo est claire:《Les représentants de nos états francophones devraient être bcp plus demandeurs que de se plaindre du système car il est comme ça et on ne va pas le changer. C'est un monde anglo-saxon mais un monde qui nous appartient tous et donc cest a nous de nous imposer et de faire des demandes.》 Par exemple tout ce qui est documentation dans le développement durable, toutes les décisions prises dans les instances multilatérales, notamment aux nations unies, sont en langue anglaise. La SG de l’OIF renchérit en disant qu'il ya aujourd'hui 《une construction mondiale qui ne tient pas compte de la diversité dans l'expression linguistique et nous sommes aujourd’hui, francophones, plus de 320 millions de locuteurs, ce nest pas rien》.
Dans le domaine des négociations, c'est clair que si on negocie dans une langue étrangère, ou si on essaie de s'informer dans une langue qu'on ne comprends pas, tout est perdu d'avance. Si Louise Mushikiwabo affirme que le francais est 《 une langue qui régresse au niveau de l'Europe et dans les organisations internationales》, elle reconnaît tout de même que c'est 《une langue qui progresse, notamment de par la jeunesse et la démographie africaine qui est galopante et où 31 pays du continent sont membres de l'OIF 》.
Seulement, les chefs d'États francophones manquent de vivacité. 《les représentants des pays francophones dans le monde multilatéral ne sont pas assez agressifs pour exiger certaines choses 》, dit la SG, notamment en ce qui concerne la langue française. Il serait de bon ton que les représentants de nos États refusent par exemple que la documentation ne soit qu'en anglais.
Le Code numérique mis en place au niveau mondial depuis deux années aujourd'hui est malheureusement lui aussi en anglais et n'avait pas prévu d'être rédigé en français. L'OIF a fait la proposition à l'ambassadeur des Nation Unies en charge du numérique de traduire ce code en français pour les États francophones car ce document est extrêmement important. C'est lui qui va régir la manière dont les États vont négocier dans le domaine numérique, qui est déjà aussi très anglo-saxon.
L'OIF a pu imposer la traduction de ce document qui sortira lors de l'Assemblée Générale des Nations Unies en 2024. Les partenaires et les États ont été contactés, ils ont répondu positivement et l'OIF a donné sa contribution sur la substance du Code et du coup, lorsque le nettoyage du texte sera terminé il yaura une version française. Il fallait le faire, sinon c'est un monde qui partira sans le français s'il nya pas quelques exigences.
Line Renée ANABA
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