MARCHÉ CARBONE : OPPORTUNITÉS ET RISQUES

      Le sujet sur le marché carbone et la finance climat fait salle comble au Pavillon Cameroun de Dubai, où se déroule la Cop28. C'est que le sujet intéresse et constitue l'un des principaux enjeux pour les pays en développement et particulièrement ceux du Bassin du Congo, dont l'immense forêt constitue un puits de carbone que l'on pourrait utiliser pour capter des financements et conduire le développement des Etats. Un intérêt ressenti par le ministère des finances du Cameroun qui a alloué les fonds nécessaires pour l'obtention d'un Pavillon.

     

        Depuis Glasgow en passant par Sharm El Sheikh, l'on a évolué dans les discussions concernant la finance climat et le marché carbone, discussions suivies de prêt par le Ministère des finances (MINFI). Au vu de l'intérêt que constitue les forêts et toutes les sources de carbone du Cameroun, des actions concrètes du ministère des finances ont été posées, comme le financement de l'inventaire du carbone pour en connaitre les quantités et les origines. Des préalables nécessaires pour aller dans un marché où on peut espérer avoir son mot à dire dans la fixation des prix et ne pas se faire rouler ou tromper.

        Comme autre action, il ya eu ce Pavillon Cameroun, entièremen financé par le MINFI et  dans lequel des éventuels partenaires peuvent voir ce qui est déjà fait par notre pays. Il faut préciser que depuis une quinzaine d'années , le Cameroun n'a plus eu le privilège d'avoir un stand ou un Pavillon lors des Cop climat.

     Le pavillon Cameroun a abrité un side event très courue,  sur les avantages et les inconvénients du marché carbone. Il  a été montré à quel point ce marché est délicat et demande de s'entourer de précautions avant de s'y lancer. Surtout qu'en Afrique Centrale, quelques exemples malheureux sont souvent cités, des victimes de l'instabilité et du côté aléatoire de ce marché. On peut citer entre autres, la société d'hygiène et de Salubrité du Cameroun Hysacam, qui, à l'époque du lancement du Mécanisme de Développement Propre ou MDP au tout début du marché cabone, avait réussi à ficeller un projet après s'être lourdement endetté dans les banques. La tonne carbone avait subitement chuté à un dollar. La dette n'a toujours pas été entièrement remboursée à ce jour. 

     Pour beaucoup de sceptiques, il faut donc s'entourer de toutes les garanties et  mettre la pédale douce.

                              Line Renée ANABA