FONDS POUR LES PERTES ET DOMMAGES : UN ESPOIR POUR L'AFRIQUE


      L’une des mesures phares annoncées dès l'entame de la COP28 de Dubaï est l’opérationnalisation prochaine du Fonds pour les Pertes et Dommages dus aux changements climatiques, lequel fonds sera hébergé par la Banque mondiale. Une décision historique qui constitue un pas positif pour espérer dégripper les tensions financières entre les pays industrialisés et ceux en développement. 


      Les pertes et dommages ou encore pertes et préjudices font référence aux coûts de reconstruction après des dégâts liés au changement climatique tels que des tempêtes extrêmes, la montée du niveau des mers, de graves sécheresses et de puissants incendies de forêt qui détruisent des vies, des infrastructures et des secteurs économiques.  La plupart des pays en développement et particulièrement les pays africains réclament depuis la reconnaissance de ces partes et préjudices. 


             L'Afrique connaît en effet des conséquences disproportionnées des changements climatiques. Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le continent africain, qui n'est responsable que d'une faible partie des émissions mondiales de gaz à effet de serre, souffre de manière disproportionnée des changements climatiques.  
Dans son rapport intitulé "État du climat en Afrique 2022", l'OMM alerte sur la hausse des températures en Afrique ces dernières années ainsi que sur les risques météorologiques et climatiques sur le continent.   

    En 2022, 110 millions de personnes en Afrique ont été directement touchées par des risques liés au climat et à l'eau, tandis que les catastrophes naturelles ont causé plus de 8,5 milliards de dollars de dommages économiques.   Le continent dénombre 5 000 victimes, dont 48 % sont dues à la sécheresse et 43 % aux inondations, mais le nombre réel de victimes est plus élevé en raison de manque d'informations. 

     Cette situation porte atteinte à la sécurité alimentaire, aux économies et aux écosystèmes, et provoque des mouvements migratoires. Les changements climatiques exacerbent également la menace de conflits liés à la raréfaction des ressources.



    Les pays industrialisés qui sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, résistent depuis des années  à l'idée d'une indemnisation des pays en voie de développement et pauvres, les plus touchés par les changements climatiques.

    Depuis l'Accord de Paris, les Parties ont mis en place des institutions pour accélérer l'action et le soutien en matière de pertes et préjudices et notamment un fonds destiné à soutenir les pays qui subissent ces phénomènes climatiques extrêmes, conformément aux exigences du Mécanisme International de Varsovie. Fonds qui a vu le jour lors de la Cop 27 à Sharm El Sheikh, suivi de l’établissement d’un comité de transition pour l’opérationnalisation dudit Fonds. 

     La grande annonce faite à l'ouverture de cette Cop de Dubai sur l’opérationnalisation effective  de ce fonds pour les pertes et dommages constitue donc un sacré bond en avant dans le combat que mènent les pays africains et les petits États insulaires qui subissent malgré eux, les conséquences des changements climatiques provoqués par d'autres.

                              Line Renée ANABA 

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