PROFIL CLIMATIQUE : DOUALA DANS LE CHAUD ET LA PLUIE.

 

    L'observatoire national sur les changements climatiques (ONACC) vient de réaliser le profil climatique de la région du Littoral au Cameroun. Ce profil fournit des informations importantes sur les tendances et les projections climatiques de ladite région. Il décrit l’évolution de la pluviométrie et des températures de 1982 à 2020 et établit la projection à l’horizon 2090.

     C'est à Mbalmayo,  localité  dans la région du Centre Cameroun,  que les résultats du brainstorming des experts de l'observatoire national sur les changements climatiques ont été rendus publics.  Le Directeur Général Adjoint de l'ONACC, FORGHAB Patrick MBOMBA et son équipe ont présenté le nouveau profil climatique de la Région du Littoral qui comprend 4 départements dont le Mungo, le Wouri, la Sanaga maritime et le Nkam.

       En d’autres termes, il s’agit d’une part des caractéristiques du climat de la Région du Littoral, son évolution sur une base annuelle, saisonnière et mensuelle, à partir de l’analyse de la distribution spatiale et temporelle de la pluviométrie, la fréquence des jours pluvieux et la durée des saisons pluvieuses. Et d’autre part, ce profil ressort les incidences potentielles des changements climatiques observées sur les activités de développement socio-économique, les écosystèmes et la population. 

      Pour les précipitations, cette région a connu une diminution progressive des pluies et des jours de pluie au fil des années. Alors que Douala a connu une légère baisse des précipitations, Edéa et Nkongsamba ont observé des augmentations mais font face à des problèmes de disponibilité de la ressource en eau. La saison des pluies représente la majorité des précipitations annuelles, tandis que la saison sèche contribue à un pourcentage plus faible.             L’analyse des températures a révélé une augmentation progressive des températures maximales, minimales et moyennes dans la région du littoral. Le mois le plus chaud est février, tandis que novembre est celui le plus froid. Les quatre endroits étudiés ont connu des augmentations de température, ce qui indique une tendance générale au réchauffement.

     

        Les projections annoncent une augmentation graduelle des précipitations d’ici 2030, 2060 et 2090, la période SON (septembre-octobre-novembre) étant la plus humide. De plus, il pourrait y avoir une légère augmentation des précipitations en mars-avril-mai d’ici 2090.            Les projections de températures indiquent une hausse de celles-ci dans la région côtière, avec des augmentations potentielles de 1,0 à 1,4 °C d’ici 2030, de 2,0 à 2,4 °C d’ici 2060 et de 3,0 à 4,1 °C d’ici 2090. 

         Ces changements ont des répercussions sur plusieurs secteurs de développement socioéconomiques. Sur l’agriculture, la dégradation des sols, la pourriture des tubercules, les maladies des cultures et l’érosion côtière affectent la productivité. Le secteur de la santé est confronté à des défis tels que la propagation de maladies, des maladies liées à la chaleur et des maladies d’origine hydrique en raison des changements observés sur les précipitations. Les secteurs de l’eau et de l’énergie connaissent une baisse des niveaux d’eau, une pénurie, une réduction de la capacité de production des barrages et une augmentation des pannes de courant. Les infrastructures sont menacées par les vents violents, l’élévation du niveau de la mer et l’érosion côtière. 

      

       Pour relever ces défis, les recommandations faites par l'Observatoire National sur les Changements Climatiques comprennent la mise en œuvre de pratiques agricoles intelligentes face au climat, l’intégration des impacts du changement climatique dans la planification urbaine, l’investissement dans des infrastructures durables et la promotion d’approches communautaires et de la collaboration des parties prenantes. 

      En tenant compte de ces recommandations, la région du Littoral peut renforcer sa résilience et s’adapter face aux changements climatiques, assurant ainsi un développement durable et le bien-être de ses populations. 

                                     Line Renée ANABA