BIODIVERSITE : LE LAC OSSA EN PÉRIL
La dégradation de la biodiversité, en l'occurrence dm la faune, la flore et les cours d'eau est un véritable problème pour de nombreux pays. Pour ne pas rendre vaines les actions de restauration et de valirisation de cette biodiversité, il faut fournir de vigoureux efforts. Le Cameroun connaît ainsi d'énormes difficultés avec ses cours d'eaux dans lesquels on trouve un foisonnement de plantes envahissantes. C'est le cas du Lac Ossa qui se trouve dans une réserve de biosphère.
A près de 200 kilomètres de Yaoundé, la ville d'Edea est la porte d'entrée de la reserve de faune du Lac Ossa, qui se trouve dans la localité de Dizangue. C'est une quarantaine de kilomètres sur une route poussiéreuse ou boueuse, selon la saison, qui mène directement vers ce paradis qui est en réalité un jeu de nombreux petits lacs créés par le bras mort du fleuve Sanaga et dont la richesse en ressources halieutiques est importante. Tout autour se dressent de grandes plantations d'hévéa et de palmier à huile.
Le principal Lac offre une vue magnifique avec une eau claire et bleue en fonction de la couleur du ciel. Des plages aménagées de sable blanc permettent aux touristes de passer d'agréables moments au bord de l'eau.
Les populations riveraines de la réserve de faune du Lac Ossa sont reconnues comme étant de grands pêcheurs et le lamantin d'Afrique fait partie de leurs plus belle prises. L'animal est très apprécié pour sa chair et sa graisse. Sa viande et son huile sont très prisées et font l'objet d'un commerce illégal entre le Cameroun et le Tchad. Dans les localités aux abords de la reserve on trouve du lamantin fumé, rarement du frais. La viande de lamantin est vendue dans les restaurants et bars du village de Dizangue et de Mouanké, situés près du lac.
La chasse au lamantin est secrète et se pratique généralement la nuit à l’abri des regards par crainte de poursuite judiciaire, car le lamantin est une espèce intégralement protégée et les services de contrôle faunique sillonnent les abords du Lac ainsi que les villages. Les amendes peuvent être très lourdes pour les braconniers de cette espèce rare.
Si l'homme a toujours été le principal prédateur du lamantin d'Afrique dans le Lac Ossa, aujourd'hui une menace plus élevée vient d'ailleurs. Dans les années 2017-2018, une plante étrange s'est mise à envahir le Lac Ossa.
La salvinia molesta, une plante envahissante à multiplication très rapide est apparue subitement dans le Lac Ossa. En quelques mois les trois quarts du Lac étaient recouverts de cette fougère aquatique envahissante. Un tapis de verdure, jaunâtre par endroits à vite fait de recouvrir une bonne partie du Lac, empêchant la lumière du soleil de pénétrer au fond de l'eau et apporter tout ce qu'il faut pour la survie du Lamantin et d'autres espèces. La pollution du lac Ossa par la salvinia est un réel danger pour la biodiversité.
Dans des conditions favorables, la salvinia prolifère à très grande vitesse, doublant sa biomasse tous les 10 jours et recouvrant une grande partie de la surface de l’eau. Le danger est une asphyxie de l’écosystème. En effet, le tapis qu’elle forme à la surface de l’eau empêche la lumière de pénétrer la colonne d’eau et prive ainsi les phytoplanctons et les plantes immergées de la photosynthèse, source d’oxygène et de vie pour la faune aquatique. En outre, le tapis diminue les échanges gazeux entre l’air atmosphérique et la colonne d’eau, contribuant davantage à l’appauvrissement du milieu en oxygène.
Au Cameroun, il a rapidement été mis en place un plan de sauvetage de cette réserve de biosphère qu'est le Lac Ossa. Une initiative de certains ministères comme ceux en charge des forêts, de l'environnement, de la recherche scientifique, de l'agriculture, ou de l'élevage.
Line Renée ANABA
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