DES ÉLÉPHANTS EN DIVAGATION AU NORD CAMEROUN TUENT UNE DAME.
Depuis le 24 mai, un troupeau de 4 éléphants sillonne les rues et agglomérations des localités de l'Extrême-Nord du Cameroun, suivi par une foule inconsciente dont les cris ont amené un éléphant à charger une femme morte sur le coup.
Quatre éléphants avançant avec nonchalance entre des habitations, une foule immense armée de bâtons et gourdins à leur suite. Une scène surréaliste au regard du danger que semble ignorer les populations dont les cris ont justement fait d'énerver un des pachydermes qui a assené un violent coup de trompe à dame Bintou, qui est décédée sur le champ.
La petite troupe d'éléphants observe depuis le 24 mai une migration naturelle vers le parc national de Waza. Une migration qui intervient chaque année à une période qui devrait être deja connue des populations et des personnels du ministère camerounais en charge de la faune, affirme le Professeur Martin Tchamba, enseignant à l'université de Dshang et spécialiste des éléphants après une thèse doctorale consacrée à la vie de ces animaux. Il explique qu’une étude faite dans le parc national de Waza avait etabli que 《 l'on a deux types de mouvements au sein du parc. Pendant la saison de pluies un tiers d'éléphants descend vers le sud où se trouvent les localités de Kaélé, Mindif, où ils séjournent toute la saison des pluies et repartent dans le parc en saison sèche. Par contre en saison sèche on a un tiers de la population d'éléphants qui sortent du parc plutôt vers le nord et se dirige vers le parc de la Kalamaloué et va jusqu'au Lac Tchad 》. Si ce mouvement migratoire est connu, des dispositions devraient désormais être prises en amont en terme de sensibilisation et d'éducation des populations riveraines de cette aire protégée et de ces corridors de migration des éléphants. Le Cameroun est passé à côté d'une hécatombe car l'un des mastodontes, apeuré par les cris de la foule, aurait pu charger et tuer plusieurs dizaines de personnes.
Dans leur migration, les quatres éléphants sont passés par les localités de Maga , Balda et Kongola où les autorités sont inquiètes quant à l'occupation des couloirs de migration. Un communiqué du ministre en charge des forêts et de la faune en fait allusion. Jules Doret Ndongo dans cette note d'urgence dit que 《l'obstruction du corridor a désorienté les éléphants qui se sont retrouvé à Kongola 》. En effet, il se trouve que les populations font des champs et construisent même parfois des cases d'habitation à l'intérieur des couloir de migration. Avec malheureusement le nombre réduit des écogardes et l'absence des moyens de mobilité, il est difficile de sillonner régulièrement ces corridors pour y dégager les habitants. Des riverains qui, au regard des photos et vidéos sur la toile, ont visiblement oublié les méthodes traditionnelles de refoulement des éléphants, à l'instar de l'utilisation des ballons de piment le long des couloirs de migration.
Grâce au concours des forces de défense et de sécurité qui ont pu éparpiller la foule, les personnels du ministère en charge des forêts et de la faune ont réintégré les quatre éléphants dans un couloir Mindif- Moulvoudaye, en direction du parc national de Waza où ils pourront rejoindre le reste du troupeau.
Line Renée ANABA
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