L'ÉLÉPHANTIASIS , UNE DES MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES QUI CONSTITUENT LE CHEVAL DE BATAILLE DE SPEAK UP AFRICA

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Lors d'une conférence de presse en ligne avec le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), Yacine DJIBO, la Directrice exécutive de  l'ONG panafricaine SPEAK UP AFRICA, a présenté à la cinquantaine de journalistes présents  la Contribution de la société civile dans la lutte contre les maladies tropicales négligées, qui malheureusement continuent de faire des ravages sur le Continent.  C'est le cas de l'éléphantiasis qui touche encore les populations au Cameroun.


         Jean Jacques avance lentement, on dirait un éléphant fatigué. Sa jambe droite est énorme et a beaucoup enflé depuis bientôt quatre années, l'empêchant de se mouvoir normalement et même de travailler. Il a dû abandonner sa cacaoyère dans son village non loin d'Akonolinga dans le Centre du Cameroun.  Sa femme l'a quitté, ce qui en rajoute à sa souffrance.  A l'hôpital on lui a dit qu'il souffre d'éléphantiasis.
      L'éléphantiasis fait partie d'un groupe de maladies tropicales fréquentes au sein des populations à faible revenu dans les régions en développement d'Afrique, d'Asie et d'Amérique. Ces maladies sont causées par divers pathogènes au premier rang desquels les parasites ou protozoaires, mais également les virus et les bacteries.
     Dans le cas de l'éléphantiasis par exemple, il s'agit d'une filariose lymphatique. Une maladie due à de petits parasites, ou filaires, qui logent dans le sang et les tissus humains, et se transmettent par les moustiques, leur vecteur.  Le fleuve Nyong, qui traverse la ville d'Akonolinga et les villages riverrains, est un site par excellence de développement de ces moustiques, d'où la présence de plusieurs cas d'éléphantiasis au compteur.
       L'un des défis aujourd'hui est d'intégrer les Maladies Tropicales Négligées ou MTN, dans l'action pour la santé mondiale et le développement. Dans certains cas pourtant, les traitements sont relativement peu onéreux.
   Outre l'éléphantiasis, comme MTN on peut aussi citer la filariose lymphatique, la rage, le trachome, la maladie du sommeil, le pian, l'ulcère de Buruli, la lèpre, la dengue, la bilharziose etc....Ces maladies sont souvent mises en contraste avec les trois grands fléaux mondiaux que sont l'infection par le VIH, la tuberculose et le paludisme, lesquels bénéficient de nombreux fonds de recherche et de traitement. Les maladies tropicales négligées constituent pourtant des comorbidités fréquentes de ces infections
      Il ya eu des avancées car à ce jour, Dix-sept maladies tropicales négligées ont été priorisées par l'OMS. Ces maladies sont considérées comme endémiques dans 149 pays, affectant plus de 1 milliard de personnes dont plus de 500 millions d'enfants. Il faut à présent impulser les pays à les intégrer dans leur carnets de santé.
     
    


      
L'objectif que s'est fixé la Société Civile c'est d’accompagner les pays africains dans la lutte contre les Maladies Tropicales Négligées.  C'est le cas de Speak-Up Africa, une plate-forme d'action politique et de plaidoyer créée en 2011 et basée à Dakar au Sénégal, qui se consacre à catalyser le leadership, à favoriser le changement de politiques et à accroître la sensibilisation à la santé et au développement durable en Afrique.          Le Réseau des Médias Africains Pour la Promotion de la Santé et l’Environnement, le REMAPSEN, a organisé au cours du mois d'avril 2023, un webinaire afin de remettre au goût du jour les Maladies Tropicales Négligées.  Le Président du REMAPSEN Bamba YOUSSOUF et une cinquantaine de journalistes de plus de 25 pays se sont ainsi entretenu avec Yacine DJIBO, la Directrice Exécutive  de cette plate-forme.
     Elle a précisé effectivement aux journalistes au cours de cet entretien, que  Speak-Up Africa « soutient l’engagement politique pour un meilleur financement des gouvernements, du secteur privé, de la société civile et même de l’Union africaine, pour un meilleur impact, en travaillant avec toutes ces parties prenantes pour une gestion réelle et intégrée. Cela se fait dans le respect et en suivant les orientations des plans stratégiques nationaux ».




       Sur le terrain, Speak up Africa semble assez proche des populations ou du moins, des acteurs de la société civile proches des populations. En effet, Yacine DJIBO  affirme « Tous nos financements mobilisés sont redistribués aux organisations de la société civile…Nous renforçons les capacités des organisations de la société civile afin de pouvoir faire le plaidoyer pour l’obtention de plus de ressources aussi bien publiques que privées de la part du Fonds Mondial, du gouvernement américain, etc».
       Elle a indiqué que dans le cadre de la lutte contre les MTN, l’engagement de Speak up Africa est motivé par un souci d’équité. Pour elle, les MTN « sont des maladies évitables et traitables. De ce fait il est possible de parvenir à un accès équitable aux soins de santé et d’être plus résilients ».

      La directrice exécutive de Speak-Up Africa a aussi insisté sur l’importance des medias dans la lutte contre les MTN.  Leur engagement  est « indispensable afin d’amener à réduire ces maladies qui touchent près d’un milliard de personnes dans le monde, surtout en Afrique. Nous restons convaincus que la sensibilisation du citoyen est primordiale. Le rôle des medias est particulièrement nécessaire》.
   Un engagement pris à travers une collaboration naissante entre Speak-Up Africa et les journalistes du REMAPSEN, le Réseau des Médias Africains Pour la Promotion de la Santé et l’Environnement .

                 Line Renée ANABA

 

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