BELÉM : MARCHE MONDIALE POUR LE CLIMAT



    Près de 50 mille personnes sont descendues dans les rues de Belém au Brésil pour dénoncer des négociations au point mort. La grande marche pour le climat  a fait son retour au cours de cette Cop30 qui se tient en plein cœur de la forêt amazonienne, apres 4 ans d'absence. Une façon pour les organisations de la société civile et particulièrement les peuples autochtones et communautés locales des trois grands bassins tropicaux du monde, de montrer l'urgence de la situation climatique mondiale. 

           Line Renée ANABA à Belém 

  

  Pendant près de 5 heures d'horloge, des dizaines de milliers de personnes ont bravé la chaleur humide amazonienne,  afin de donner vie à cette marche dont le but est de faire pression aux négociateurs réunis à Belém pour la trentième conférence sur le climat. Il est surtout question de leur faire prendre conscience de l'urgence car le réchauffement de la planète met dangereusement en péril leurs milieux de vie et leur propre existence. 

    


    Transpirant à grosses gouttes comme il est de coutume dans les régions de forêts tropicales, ces militants n'ont pas fait l'économie de leur énergie pour crier,  chanter et danser des musiques locales, mais aussi scander des messages clairs pour la sauvegarde du climat. Acteurs de la société civile aux côtés de populations autochtones et communautés locales issues d'Asie du Sud-est ou Bornéo Mekong, du Bassin du Congo et puis de l'Amazonie,  étaient tous unis pour la même cause. Des indigènes armés de lances et flèches, vêtus de tenues traditionnelles comme ces coiffes de plumes, des visages balafrés et peints aux couleurs vives, propres aux tribus locales.  

   Depuis la Conférence du climat à Glasgow en Écosse, la marche du climat était la grande absente des Cop ces dernières années.  Mélanie, une paysanne venue de la RDC, ne pouvait donc pas rater cette occasion qui lui a permis de se mettre avec les agriculteurs amazoniens et du Mekong,  dont les activités agricoles sont aujourd'hui impactés par les phénomènes météorologiques extrêmes sous l'œil indifférent des pays développés. Pour elle 《 cette marche va faire que des décisions pour nous qui vivons dans la forêt soient prises》.





    Dans le cortège,  bien qu'en portugais et dans les langues locales pour la plupart, on pouvait aisément deviner la portée des écrits sur les pancartes et les drapeaux.  Des messages pour dire non aux énergies fossiles ou pour montrer l'importance de l'agriculture familiale face à la razzia des agro-industries.
     Après une distance de 5 kilomètres environ,  la manifestation pacifique encadrée par la police brésilienne, a pris fin pratiquement à l'entrée du site de la Cop30.
     
    A côté de cette grande marche pour le climat,  notons également que la société civile a procédé à des funérailles symboliques, organisées en l'honneur des énergies fossiles. Autour de trois cercueils frappés des mots "charbon", "pétrole" et "gaz", des manifestantes fardées et vêtues de noir se sont transformées en veuves éplorées. Les trois immenses cercueils ont été fabriqués par un collectif d'artisans à partir de bois local coupé dans la forêt amazonienne. Une cérémonie d'enterrement qui etait destinée a envoyer un message clair aux négociateurs climatiques : laisser ce qu'il reste de combustibles dans le sol.

     

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