LES MALHEURS DES PEUPLES FORESTIERS

 

        Le cri des peuples autochtones est le même dans les trois Bassins de l'Amazonie, du Mekong et du Congo. Ces habitants des forêts tropicales sont régulièrement expulsés de leurs terres au profit des exploitations du sol et du sous-sol. Ils ont profité du Sommet des trois Bassins de Brazzaville pour crier leur ras-le-bol face à ce qu'ils considèrent comme une véritable menace à leur survie.

         Line Renée ANABA en  ligne Brazzaville


    La situation des peuples autochtones est similaire dans les les trois Bassins de forêts tropicales du monde. Face à l’avancée de l'industrialisation,  la menace pèse sur ces personnes dont la survie dépend de la préservation de ces écosystèmes forestiers. Les données de part et d'autre sont effroyables au sujet des blocs pétroliers et gaziers par exemple.         En Amazonie ils chevauchent aujourd'hui environ 65 millions d'hectares, soit 13 %, de forêt tropicale intacte et plus de 31 millions d'hectares de territoires autochtones abritant plus de 500 nationalités indigènes. 

Dans le bassin du Congo, les blocs pétroliers et gaziers prévus chevauchent plus de 32 millions d'hectares, soit 39 %, de forêts tropicales intactes, qui abritent plus de 17 000 lieux habités, y compris des communautés autochtones et tributaires de la forêt.

En Asie du Sud-Est ils couvrent plus de 34,8 millions d'hectares, soit près de 20 %, de forêts tropicales intactes. C'est le cas en Indonésie où plus de 99 000 lieux habités, comprenant un grand nombre d'autochtones et de personnes tributaires de la forêt, se trouvent à l'intérieur des blocs pétroliers et gaziers.

      


    Les menaces qui pèsent sur les forêts tropicales s'aggravent. C'est pourquoi les droits des peuples autochtones et des communautés forestières doivent être au cœur de ce Sommet des Trois Bassins de Brazzaville. Et ces peuples des forêts tropicales ne sont pas allés de main morte pour dénoncer ce qui est fait et interpeller jusqu'aux chefs d'États de l'initiative du Sommet des trois Bassins.  Notamment sur ce qu'ils considèrent comme un manque d'attention à l’égard des impacts négatifs des industries extractives et autres industries sur les forêts tropicales, y incluant l'engagement de la société civile et des détenteurs de droits dans ce processus. 

    Ils sont de plus en plus nombreux à être persécutés et à mourir pour défendre leurs forêts que le Sommet des trois bassins est censé protéger. Pour eux, il est clair qu'en continuant sur la voie d'un extractivisme en expansion constante, il sera impossible d'atteindre les objectifs mondiaux en matière de climat et de biodiversité. Ils suggèrent donc aux États d'emprunter une autre voie, fondée sur une transition énergétique juste, des économies durables et le respect des droits des communautés autochtones et locales de défendre et gérer leur propres territoires. 

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